JLB PHOTOS JLB PHOTOS événements locaux récents

JLB PHOTOS


LE KRUYSBELLAERT hier, aujourd'hui et demain


sujet abordé le 3 septembre 2011

L'association HISPASEC a travaillé depuis un peu plus d'un an sur le thème du Kruysbellaert, son président Christian Sterckeman présente ici le résultat de leurs recherches sur le lieu datant du moyen-âge et qui est à l'origine de la commune de Petite-Synthe. Pour faire le point sur ce sujet, HISPASEC composé d'amateurs non historiens présente de nombreux documents et informations dans la salle de la Concorde ce samedi 3 septembre 2011.


Jacques Messiant écrivain débuta cette rencontre sur le thème des croyances populaires en Flandre dont l'un de ses ouvrages est consacré. Il fut interrogé par Jean-Pascal Vanhove écrivain et journaliste. Extrait: JP Vanhove " .../ ici au Kruysbellaert .../... la société ecclésiastique nous dit depuis toujours il y a eu une source de bonne eau à cet endroit et cette eau est réputée fébrifuge c'est à dire qu'elle guérit des fièvres soit par miracle soit par sa nature .../... c'est une eau que l'on peut encore se procurer tous les mardi matin à l'église Saint Nicolas de Petite-Synthe, eau qui guérit quand on y croit et qu'on l'applique la fièvre et les maux des yeux et j'ai vu dans le bouquin plusieurs exemples .../... plus près de nous il y a également à Leffrinckoucke une eau qui soigne la fièvre et les maux des yeux". Jacques Messiant : " Oui à Leffrinckoucke effectivement il y a une chapelle qui guérit ce qu'on appelle les fièvres intermittentes et il y a une curieuse pratique que rapporte également un curé, certaines fois les curés étaient des chroniqueurs très importants, très précieux pour nous passionnés d'histoire et cette chronique disait entre autres qu'en échange de ces guérisons des fièvres intermittentes on accrochait une jarretière, faut-il penser que seules les femmes pouvaient être guéries, faut-il craindre qu'elles ne souffraient que d'une certaine forme de fièvre .../... et puis de la jarretière on est passé aux fouffes c'est à dire aux loques .../... il y a beaucoup de chapelles à loques et ces loques font penser peut-être aux ex-votos hein !!!"...


Malgré le beau temps, des passionnés ont préféré assister à la conférence plutôt que d'aller à la plage.


Bruno Béthouart professeur d'histoire religieuse contemporaine à l'université du littoral est venu parler des dévotions traditionnelles des gens de mer. "Pour la génération on dit souvent on ne peut pas être pêcheur sans avoir la foi, quand le bateau est prêt à couler je peux vous assurer que vous priez la vierge"(Etaples 15/08/2011). Il a décrit en une 1/2 heure le comportement des marins face à la spiritualité en mettant en évidence en introduction qu'il n'y a pas de continuité, qu'il n'y a pas de rupture mais il y a une succession dans le comportement religieux des marins comme des autres d'ailleurs une succession de flux et de reflux (pour le terme de marin ça tombe bien) c'est à dire des périodes d'adhésion aux discours religieux ce sont les périodes de flux et des périodes de distinction de détachement par rapport au phénomène au comportement religieux. Suivi de trois parties, la première sur le 19ème siècle qui est une période qui part d'un détachement pour arriver à une adhésion, la seconde sur la (1ère) moitié du 20ème siècle va montrer qu'on est dans un détachement qui va ensuite revenir vers une adhésion et la troisième partie adhésion qui va se poursuivre dans le début des années 50 vers un détachement pour la fin du 20ème siècle. En conclusion le reflux actuel qui est réellement constaté peut pourquoi pas un jour laisser place à nouveau à un flux.


Félix BOUTU président d'Yser Houck a présenté le travail de son association qui a près de 25 ans d'existence. Association avec 660 adhérents qui s'intéresse au patrimoine de la Flandre intérieure rurale dont le travail concerne essentiellement la sauvegarde de nos chapelles. Ce n'est pas forcément l'aspect religieux qui les guide mais le côté culturel, historique et architectural qui les pousse à restaurer ces chapelles rurales dont un diaporama présente un large éventail de la richesse populaire. Les chapelles étaient entretenues jusque dans les années 1970, ensuite un concile a supprimé les processions qui passaient par ces chapelles, raison de leur entretien. Autre raison invoquée elles appartenaient à des fermes dont les nouveaux propriétaires ne s'en souciaient pas beaucoup, c'est donc à ce moment que l'association prit le relais de ces chapelles à l'abandon et soumises au vandalisme.


Michel Delebarre maire de Dunkerque a exprimé le souhait de la ville de valoriser le site du kruysbellaert. " je suis effectivement de ceux qui pensent que les références aux chapelles qu'on peut avoir sur notre littoral, sur le territoire des Flandres ont toujours une signification particulière. On ne sait jamais si elles ont été dressées parce qu'un évènement dramatique était survenu ou si elles sont toujours dressées parce qu'elles nous ont permis d'éviter un évènement dramatique. Si j'ai bien compris 1914 est une date de référence pour la chapelle du kruysbellaert, parce qu'elle aurait sans doute permis de conjurer les évènements éventuellement néfastes .../... en plus de çà on est sur le secteur de Petite-Synthe et je ne pas m'empêcher de penser qu'avec cette mosquée que nous allons inaugurer dans quelques temps on se retrouve dans notre ville de Dunkerque sur un territoire de partage des cultes et c'est quelque chose de non négligeable donc le Kruysbellaert mérite toute notre attention et puis elle est typée, elle est dans un site particulier. Nous avons à travailler en ce qui concerne la communauté urbaine sur l'ensemble du carrefour du Kruysbellaert avec les représentants de Petite-Synthe et c'est vrai que ce n'est pas stupide du tout de penser qu'à cette occasion, le destin de cette petite chapelle mérite d'être examiné et qu'on a à faire en sorte de voir comment on peut la valoriser dans son état d'esprit qui a présidé à son élévation .../ (M Béguin en tant que représentant du diocèse de Lille prit la parole pour préciser la situation foncière du site et M Christian Vrolant a annoncé la création de la toute nouvelle association "Les amis du Kruysbellaert" dont Alfred Vancassel en est le président mais absent) .../ Si le diocèse pouvait faire don du terrain sur lequel est érigé la petite chapelle, cela peut être un élément positif par rapport à l'approche qu'on peut faire du problème .../... il faudra que d'ici 2014 on ait réglé quelques problèmes de propriété si l'on veut pouvoir intervenir et aménager comme vous pouvez le souhaiter cet espace. Vous avez là mon état d'esprit qui est celui de la municipalité et on est attentif à ce qui peut être éventuellement aménagé et on est à l'écoute des propositions que vous pourriez faire sur le type d'aménagement et de mise en valeur que vous souhaitez et on est assez prêt (sous réserve d'estimation financière) à regarder comment impliquer la ville dans la mise en œuvre de quelque chose qui ferait de 2014 une manifestation digne de la valorisation de ce patrimoine de Petite-Synthe ...


Une reproduction d'une enseigne fut remise par Christian Sterckeman à Michel Delebarre.


Christian Sterckeman président de l'association HISPASEC ( HIStoire, PAtrimoine, Sauvegarde, Environnement, Culture) a commencé la présentation de leurs recherches par un diaporama présentant les différentes croix existantes avec des explications pour chacune d'elles.


Au nom de l'association ASPIC, Christian Sterckeman a présenté leur travail à la restauration du calvaire en 2005. La nouvelle croix mesure 5m80 de haut et 2m70 de large avec une section de 105mm x 205mm, un morceau de l'ancienne croix a été incrusté pour assurer la continuité. La précédente avait été réalisée en 1956 comme inscrit dans le béton du massif. L'inauguration a eu lieu le mardi 1er octobre 2005.


Il poursuivit avec l'historique du site avec le rappel de la légende. "La vraie croix est devenue à partir du 4ème siècle une des principales reliques de la chrétienté". Des éléments de la vraie croix auraient été ramenés en Flandre lors de pèlerinages, en 1625 Isabelle l'infante d'Espagne alors gouvernante des Pays-bas avait visité Dunkerque du 13 août au 6 novembre et avait pris soin d'emporter avec elle une relique de la vraie croix car la peste sévissait à Dunkerque. Quelques cartes avec pour remarque les différentes orthographes de Kruysbellaert. L'ancienne paroisse de Santinas couvrait Grande-Synthe, Saint-Pol-sur-Mer, Petite-Synthe et Fort-Mardyck, Petite-Synthe allait jusqu'au chenal du port de Dunkerque, d'ailleurs le phare a été construit sur un terrain de Petite-Synthe.


Un clin d'oeil aux historiens s'étant déjà penché sur le site et évocation de leurs recherches. la relique est dans un reliquaire en argent et protégée par un verre biseauté. Les outils de la passion y figurent, la tenaille, le marteau et le calice. Relique comportant une double croix pattée en relation peut-être avec le cabaret qui était à proximité.


HISPASEC a rappelé que des jésuites ont prêché devant des milliers de pèlerins, Un cabaret en fait une hôtellerie était à proximité pour les accueillir. Les jésuites dépendant du pape avaient le droit d'accorder des indulgences, les trois Avé et trois Pater inscrits sur le calvaire donnaient cinq ans d'indulgence. Quelques photos des pèlerinages ... Au pied du calvaire, une grotte avec de nombreux ex-voto et pour illustrer les propos de M Messiant les loques. Des pèlerinages du moyen-âge, il a été retrouvé 13 enseignes, ces insignes que l'on rapportait du passage au Kruysbellaert qui représentent toutes la croix aux clochettes. L'inscription Sinten fait penser au nom du lieu avant la séparation de Petite-Synthe et de Grande-Synthe.


Le cabaret de la double croix dont les traces remontent à 1670 avec la tenue des comptes. Une photo de 1910 avec une De Dion Bouton.


Le site est composé du calvaire, d'une chapelle et d'un puits. Ce n'est ni une fontaine et ni une source mais la nappe phréatique accessible par les sept marches de ce puits. Le puits est rectangulaire presque carré construit en pierres taillées qui pourraient provenir de la destruction de l'écluse de Mardyck en 1717 ou alors du même fournisseur. L'eau est vaseuse car non renouvelée. A proximité pousse la chélidoine, plante pharmaceutique courante qui a des propriétés entre autres de soigner le foie, la sève orangée permet de guérir les verrues. Cette plante donnerait-elle des vertus à l'eau ? La base du calvaire est constituée de briques sur-cuites de Petite-Synthe et de pierre de Cassel, roche sédimentaire consolidée, constituée de débris provenant d'anciens galets. La chapelle était en bois à l'origine sur la carte du camp retranché de Dunkerque en 1706. Suite à sa destruction, un vœu en 1914 fut émis et elle fut reconstruite en 1920. Sur l'autel une pierre avec la relique d'un saint permet d'y célébrer la messe.



Le Kruysbellaert, la chapelle d'un coté, une mosquée de l'autre au coté d'une surface commerciale

Le Kruysbellaert d'aujourd'hui que j'ai photographié juste après cette rencontre organisée par HISPASEC.



La grande question posée en conclusion de cette conférence, ET DEMAIN ? Les élus, Christian Sterckeman, Yves Béguin et Christian Vrolandt sur les photos se penchent sur la question mais elle reste ouverte à tous ceux qui se préoccupent de l'avenir de ce site.

l' exposition présentée lors de la conférence en harmonie avec des vitraux de Laure Cornil était visible du 7 au 25 septembre 2011 en mairie annexe de Petite-Synthe.

Le vernissage en présence de l'artiste verrière Laure Cornil, Zoé Carré adjointe au maire, Christian Sterckeman et Christian Hutin a eu lieu le 9 septembre 2011.







Pendant la neuvaine de septembre, la bénédiction de l'eau du puits puis sa distribution est un moment fort.



L'occasion aussi de pouvoir accéder à la petite chapelle et de pouvoir observer la relique. Alfred Vancassel, président de la nouvelle association "Les amis du Kruysbellaert" qui a pour but de sauvegarder ce lieu est finalement satisfait du nombre de participants (environ 115) (photos 13/9/2011).


L'inauguration de la chapelle, du puit et du calvaire rénovés a eu lieu le 12 septembre 2014,

reportage sur la page suivante

Retour page Dunkerque





Copyright ©JLB PHOTOS

Les photos sont présentées en très basses résolutions, elles peuvent être copiées à titre privé sans publication.