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Rencontre et retrouvailles à la cité des cheminots


Pour les 90 ans de la cité créée par les chemins de fer du nord, autour de beaucoup d'images sportives et scolaires montrant à la fois l'intérêt des photographes de l'époque pour ces disciplines et le peu d'utilisation de la pellicule pour les paysage et architecture mais aussi de documents divers, le public a répondu en très grand nombre à cet appel diffusé par deux fois dans la semaine précédente par le journal "La voix du nord".

Beaucoup d'attention, des sujets à discussion, des retrouvailles, le pari a été réussi.

Un collègue de travail Santiago R.(médecin), est venu avec sa femme et a découvert la photo de son beau-père Roger Byache (l'homme au chapeau, 2ème photo), comme eux, chacun recherche une connaissance.

On se rappelle que la cité à proximité d'un triage et d'un atelier de réparation ferroviaire possédait un garde-champêtre, mais aussi qu'on participait au carnaval. La légende de la photo de droite indique 1934 mais le cachet de la poste faisant foi (août 1927) l'image représente donc la cité à son origine.

Certains ont ramené des photos souvenirs à M Croquelois (à droite, photo de gauche), MM Hutin (maire) et Carton (conseiller) découvre l'expo et Mme Clerginet se remémore aux bons souvenirs de son mari professeur d'éducation physique.

Vers midi, une chanson "cité Slam" fut interprétée suivi par un pot de l'amitié.



"Cité Slam"...


Cheminot, Cheminot, de mémoire de marmot,

Les gosses de la cité, z'étaient tous bien élevés,

C'était pas comme ces "chailles", des "glacis", du "jeu d'mail",

Mais tout d'même, gamin, r'monte ton col, t'es d'St Pol...


L'odeur de la "BP" sous les vents dominants,

Les draps blancs sont mouchetés, la lessive à Maman,

La faute à "Usinor", Quand c'qui z'ont dégazé,

Tout çà pendant qu'on dort, elle peut tout r'commencer...


Un été 64, ma vie a r'commencé,

A 8 ans (2 fois 4), j'arrive à la cité,

Tout c'que j'étais avant, j'm'en souviens plus vraiment,

Mais c'que j'ai fait après, j'suis pas prêt d'l'oublier...


Fais tes classes à "Vancau", et fais gaffe à "Massa",

Il est vache mais réglo, pou' ton certificat,

Si t'as bien travaillé, à ch'val ou en vélo

T'iras au "C.E.G.", jusqu'à la place "Carnot"...


Avant d'prendre par la "roulette", mets 100 balles de cadaches,

A la "p'tite poste" en cachette, 2,3 paquets d'P4,

Un bâton d'"zuteboum", pou' changer ton haleine,

Et pas t'faire engueuler, quand tu r'viendras d'la plaine...


Au "sacré Coeur" en bois, les enfants d'la cité,

Font leur profession d'foi, en "z'aubes" y vont jurer,

Après y f'ront c'qui veulent, z'iront plus à la messe,

Z'iront plus à confesse, faudrait pas abuser...


La ducasse bat son plein, et des 10 francs d'ta mère,

Claque à "Nougat Marceau", et su' l'"Monstre des mers",

Tu vomis tout tes tripes et pou't'refaire une santé,

t'essaie d'tirer une pipe avec des carabines truquées...


"Chôler" avec ta bande derrière la plaine "bayard",

Faire chier les salamandres, emmerder les têtards,

Nos cicatrices de marmots, c'est des barbelés dans les dunes,

C'était tout l'temps "Fort Alamo", pour pas une tune...


Traîner dans les "St Go", souffler dans le cul des peuts',

Bricoler son vélo, les mobylettes en "sneut",

Un programme de titans, mais faut bien s'occuper!

Sans blague! en un rien d'temps, tu pourrais mal tourner...


Heureusement sur ta route, t'en n'as même pas idée,

C'était l'meilleur sans doute qui pourrait t'arriver,

Au "stade" ou à la "salle", l'été à la "Colo",

Pou'même pas 200 balles et pas mourir idiot,


Dans la bande à "Pépéte", j'veux dire à "Clerginet",

T'as joué au Basket, appris à naviguer,

"Lamblin, Deroo, Byache", "l'entente", la fine équipe,

De l'"U.S.C.P.", un chapeau et une pipe...


A 4 rues d'la tienne t'es déjà un étranger,

Bon mais! Ch'minot quand même, c'est ta communauté,

Chacun son p'tit jardin, mais tout 'monde à la "Coopé",

Ou à l'"Economat", c'est moins cher quand tu paies...


Les "Fiers-culs" d'Enersport" nous mettent un peu trop la haine,

Mais si t'es asthmatique, fais bien gaffe aux troènes,

Tu craches tout tes poumons en plein mois d'juillet,

A cause des "catepouches" des "hayures" de la cité...


Comme disait Brassens, "Le temps ne fait rien à l'affaire",

Mais "t'es né quelque part" et ça tu peux rien y faire,

Dans la "cité des ch'minots", t'en as laissé bien des traces,

Et si t'as tout oublié, t'es rien qu'un beau dégueulasse,


13 rue "Vincent Gustin", j'ai vu mon père et ma mère,

Au "1" d'la rue "Marquant", y'a ceux d'mon pote, d'mon frère,

Ca fait la sarabande au d'ssus du "square Delvallez",

T'es mort ou t'es vivant, c'est la "bande de la cité",


Nos fantômes sont bien là, tu les sens au d'ssus d'ta tête,

"Nanard, Dédé, Jo, Guy" et tous les autres font la fête,

Heureux de constater qu'y en a qu'y ont toujours la foi,

La cité a une âme, regarde autour de toi,

La cité a une âme...

La cité a une âme...


A 90 ans la cité fait d'la résistance,

"Boilly, Drouineau, Gonthier", c'est les héros d'notre enfance,

A c't'heure c'est plus pareil, et ça m'laisse un p'tit goût amer,

A chaque fois que j'reviens, dans c'te coin d'St Pol sur Mer,


Roger, si tu m'entends, tu dois vraiment être fier,

Y'a pas beaucoup d'enfants, qui peuvent en dire autant d'leur père,

On est tous à, chez toi, et ce dimanche matin,

On joue un sacré macht, c'est "Salut les copains"...


Alors arrête ce "Slam", arrête un peu d'faire des vers,

Tu nous fous vraiment l'vague à l'âme, viens plutôt boire un verre,

Rendez-vous dans 10 ans, si on est encore d'cette terre,

On viendra avec nos p'tits enfants,

La cité s'ra alors centenaire.



Petite touche personnelle

Ayant vécu une partie de mon enfance à la cité, appris à rouler en vélo rue Justin Petit et à jardiner entre autres, ma mère caissière à l'économat dont le cliché illustre les derniers clients avant sa fermeture en 1979.


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