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Après l'épopée du cyclisme et une fête dédiée au vélo le 3 août, c'est l'aventure agricole et la vie à la ferme d'antan qui était le fil rouge de ce dimanche à la campagne. Les fêtes des moissons sont une vraie caractéristique du Nord Pas de Calais aujourd'hui et l'intérêt du public, des citadins pour la présentation du matériel agricole, les tracteurs, les démonstrations d'anciens métiers ... ne faiblit pas.

Au matin, l'arrivée en convoi de plus de 20 tracteurs anciens (dont les Deutz, Lanz, Massey Ferguson...) au ronflement si caractéristique en émeut plus d'un. Car ces vieilles mécaniques sont encore en parfait état, rutilantes et fonctionnelles... Mieux que dans un musée, puisqu'elles sont destinées à " travailler ", au plus elles " sortent " en démonstrations, au mieux elles se portent. Elles ont précédé les animaux de la ferme : 5 chevaux de trait magnifiques, une vache -avec des tâches comme on les aime-, un mouton "récalcitrant " (en retard parce qu'il s'était sauvé), un petit cochon de 24,390 kg, une basse cour, des ânes promeneurs d'enfants.... juste avant que les cloches ne sonnent l'appel de la messe. En effet, la religion était plus importante qu'aujourd'hui pour nos grand parents... surtout le dimanche ! Des chants en latin qui autrefois étaient connus de tous ont été repris, ainsi que le credo du paysan.

L'apéritif festif, au son de l'orgue de Barbarie, a ravit les amateurs de tripes grillés et de fromage (grâce à un partenariat avec la fête du fromage de Passendale en Belgique) alors que s'ouvraient les boutiques du temps passé (estaminet pour le café à la chicorée et les tartes, mercerie aux jolies dentelles, broderies, tissus et chapeaux, épicerie aux légumes appétissants et bonbons d'autrefois...). Beaucoup de photographes, professionnels et amateurs, s'y sont arrêtés !

Une fois le déjeuner passé (qui faisait la part belle au lard de ferme, frites du Nord, saucisses aux oignons, ou maroilles chaud), la pluie a décidé d'épargner la flandre pour que les démonstrations puissent se dérouler sous les meilleurs auspices. Les enfants ont rejoint " Bonne Maman " et JP pour les ateliers jeux et le rallye " sur la piste des grains de blé ".

Le public est arrivé en affluence, ce qui pour les organisateurs comme les exposants, artisans, travailleurs est le signe que l'intérêt pour les métiers anciens, les savoirs faire, les traditions... est toujours bien présent et que l'heure n'est pas encore venue de ranger tout ce patrimoine dans un livre poussiéreux. Dans les fêtes organisées par " le Pied à l'Etrier " prime avant tout l'échange entre ceux qui savent et ceux qui veulent apprendre, retrouver, comprendre... c'est encore le meilleur moyen de passer le " témoin ", de faire profiter les autres de ce que l'on aime, de ce que la vie nous a enseigné, les 5 sens sont en éveil et c'est l'émotion qui est au centre de ces reconstitutions et démonstrations costumées.

Pour prolonger chez soi le goût de la fête, un petit marché du terroir local proposait : gaufres fourrées de Monsieur Brigant, les pommes de chez Mr et Mme Cauwel, les pâtés artisanaux de Dominique, les fromages, beurre et lait battu de Gérard, les faluches de Jean Claude, les confitures et pommes de terre de Cécile...

Démonstrations de battage du blé au fléau par Roger et Daniel, moisson à la faux avec Willy, batteuse actionnée par une courroie fixée à un tracteur avec toute l'équipe de Paul Verhaege, démonstration de labours et déchaumage par Jacques Roussel, moissonneuse lieuse (celle où la ficelle pour lier les bottes casse parfois...) avec Jacques Anteneus, labours à cheval avec Maxime Deraeve, cueillette du houblon à la main par Maria, Marcel, Brigitta et Antoinette, Jean Sébastien le maréchal ferrand, les deux dentellières de Godewaersvelde, Martin le boulanger qui cuit le pain dans le four à pain de la ferme, Gérard Henion qui fabrique encore le beurre à la baratte, les peintres sur toile et sur tôlé émaillée, les miniatures agricoles, Ludovic, horticulteur à Wormhout, Jean Jacques le matelassier, Suzanne et Eric au rempaillage ... Pierrot d'Dunkerque au chant, également rémouleur qui rend le fil aux vieilles lames, une vingtaine de tracteurs des alentours de Poperinghe puis ravissement des enfants : traite de la vache à la main par Daniel, tonte du mouton par Pedro, le " 4 heures " apporté aux ouvriers de la ferme par Laurence et Monique, le chu embrasé , c'est Madame Faucompré qui a entraîné le public à danser autour du mannequin de paille symbolisant la fin des moissons, les jeux flamands, le poids du cochon avec Jean Pierre en " Père Joseph " et Gaétan

et surtout, temps majeur de la fin de journée, les scènes costumées qui ont enthousiasmé le public : les glaneuses et l'angélus, célèbres tableaux de Millet, peintures les plus connues du monde paysan... ont été présentées en tableaux vivants... une des " nouveautés " de cette fête à l'ancienne, rendue possible grâce au dévouement de Marie-Claire, couturière de l'association avec une confection de costumes spécifiques, et à la montée en scène de Claude, Catherine, Cécile, Chantal et Jean.

Les photos sont présentées en très basses résolutions, elles peuvent être copiées à titre privé sans publication.