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LA BANDE à POLLET

La bande à Pollet était le thème retenu par l'association de la ferme de l'étrier de Boeschèpe pour sa fête annuelle à l'ancienne qui s'est déroulée le dimanche 5 août 2007. Voici ci-dessous mon résumé en image et en texte celui de l'organisatrice, Laurence.

Mais avant, il faut préciser que ce spectacle est le moment fort de l'après-midi, d'autres activités étaient proposées, jeux flamands, brocante, produits du terroir, exposition, four à pain, village reconstitué avec épicerie, le barbier, mercerie ..., jeu du gendarmes et des voleurs pour les enfants. Regardez bien la photo d'époque du procès des frères Pollet pour voir ensuite la fidélité de la reconstitution.





Ce dimanche à Boeschèpe, au coeur des Flandres, à 30km de Lille et de Dunkerque, au pied du Mont des Cats, la bande Pollet a ressurgi de l'histoire locale sous les traits des membres de l'association "le pied à l'étrier" pour emmener le public dans l'histoire, celle des années 1900, quand une bande terrorisait la Flandre et même au delà (on était en pleine atmosphère des Brigades du Tigre), elle s'appelait "la bande Pollet" et c'est la reconstitution d'une confrontation qui a eu lieu dans le village de Boeschèpe le 10 juillet 1906, que 50 bénévoles, improvisés comédiens ont proposée en ce dimanche 5 aout, jour de la "St Abel" -curieuse coïncidence!- en spectacle gratuit.



Un peu d'histoire : Abel Pollet nait le 8 octobre 1873 à Vieux Berquin, rue du pain sec (ce nom de rue était prédestiné). Son père travaille dans une fabrique, sa mère fait des ménages. Avec ses frères et soeurs Abel manque de tout car la famille connait la misère de l´époque. Il vivent dans la rue... et Abel se fait pincer pour la première fois le jour de sa communion (une pièce d´argent qu´il tente de dérober dans le tiroir de l´épicière). Il fait sa communion quand même puis la sanction qui lui incombe est un séjour de trois mois en maison de correction. A 12 ans, il n´est plus obligé d´aller à l´école (qu´il n aime pas du tout) et son père lui trouve une place d´aide chez un marchand de bestiaux de Vieux Berquin et cela va l´amener à sillonner la région d´Hazebrouck, jusque Béthune et aura pour effet de le familiariser avec le paysage et lui permettra de repérer les fermes isolées. Il sera limogé de cet emploi pour vol d une bague. 8 jours de prison et au retour ses parents ne veulent plus de lui. Il décide d´aller vivre chez son frère aîné Auguste (ce qui n´enchante pas du tout l´épouse d´Auguste)



Pas question de travailler pour Abel, mais comme il fallait de l´argent, il devient fraudeur. La fraude est une activité répandue aussi près de la frontière belge, et beaucoup de produits manquent en ce début de 20ème siècle.

Il est recherché par les douaniers et par les gendarmes pour cette fraude et trouvera l´activité de chapardage plus lucrative. La fraude devient une couverture pour son entourage alors qu´il mène la belle vie. A 20 ans il part pour le service militaire à Dunkerque, l´armée va lui donner le goût de l´organisation et c´est là qu´il décide de former une équipe et bien sûr d´en être le chef.



Il se faisait embaucher pour de courtes périodes chez divers patrons afin de repérer les lieux où il pourrait frapper. Abel et ses comparses partirent dans la région des mines. Puis trop connus, il reviennent à Vieux Berquin pour un coup à la ferme Faes. Reconnu par un compère ayant trop bu, il écope de trois ans de prison. Là (à St Omer) il côtoie d´autres bandits et criminels. Libéré pour « bonne conduite » il est accueilli en héros au sein de sa bande.

Ils se remettent rapidement en piste et à Calonne sur la lys ils attaquent un fermier qu'il passent à tabac... il a bien fallu y rester et il faudra une bonne semaine de soins intensifs à ce fermier pour s´en sortir. Personne ne pense à Pollet, qui s´est fait oublié pendant trois ans. C´est là qu´il rencontre Vromant, un nouveau membre qui se joint à la bande. Abel se dit néanmoins que ce côté du territoire a été ratissé et il s´intéresse à l´autre côté de la frontière.



Il avait entendu parler d´un certain Lapar (de son vrai nom Guyard) et se met à sa recherche. Il faut préciser qu´à cette époque on parle la même langue des deux côtés de la frontière. Ils se mettent d´accord pour non pas des chapardages mais des expéditions de brigandage. Lapar pouvait occasionnellement lui fournir des hommes. Abel devient le chef d´une bande internationale qui écume les 2 côtés de la frontière, obtenant des renseignements précieux dans les estaminets.



Ils commettront leur premier crime en 1905 en Belgique autour de Poperinghe, le second à Krombeke chez Louzie. Puis c´est la France et l´atroce tuerie de Violaines...toute la flandre est terrorisée... en effet, ils ont versé dans le crime d´hommes et de femmes, bien souvent âgés, isolés, infirmes... qui refusaient d´avouer l'endroit ou ils cachaient leurs bijoux et l´or... Ils se font arrêté en avril 1906 et les interrogations menées par les autorités belges et françaises rencontrent, après un long travail de recherche et d´interrogations de témoins, des impasses . Sachant que Lapar, le belge, nie tout en bloc, que les comparses d´Abel en France, ont avoué certaines choses et qu´Abel charge tout le monde et brouille les pistes , accusant bien souvent ce Lapar. Donc il faut débloquer l´enquête et il est décidé d'organiser une confrontation. Réunir face à face les inculpés belges et français, avec les forces de la loi pour les encadrer et les magistrats, juges...de chaque circonscription (française et belge).



Cette confrontation en costume d'époque a été représentée par plus de 50 personnes ce dimanche 5 aout à Boeschèpe, à la ferme de l'étrier par les bénévoles de l'association "le Pied à l'étrier" et commenté par un spécialiste du sujet, Marc Clabau, qui commentait l'affaire. Il écrit actuellement un livre sur ces personnages.

Etaient réunis autour de la table :

- côté français : Abel Pollet, Auguste Pollet, Théophile Deroo, Louise Mathoret, Madeleine Deroo, Mme Lagache du côté inculpés et interrogés

Parquet de Béthune et Parquet d'Hazebrouck :

le procureur de la république, le juge, un second juge, le greffier,

- côté belge

Lapar, Verbeke, Dekimpe, Mme Paret, Mme Brouquet

les parquets d'Ypres et de Courtrai, le commissaire de Police, le procureur du roi, le juge

et de part et d'autres 12 gendarmes (6 français et 6 belges) pour encadrer les malfaiteurs et veiller au bon déroulement de la confrontation

on pouvait aussi voir le photographe officiel de l'époque (puisque nous avons travaillé d'après les photos d'archives) et la foule venue voir ces bandits qui terrorisaient la région et qui voulait les voir morts. Adultes et enfants habillés d'époque. Arrivés à pied et en voitures à cheval (puisque les magistrats étaient arrivés en train à la gare de l'Abeele puis que des voitures les attendaient) les protagonistes ont offert une heure de spectacle à la foule qui nous l'espérons a apprécié la prestation. Depuis le matin, avec l'attrait de la brocante spécialisée, on peut pu accueillir près de 1800 personnes, ce n'est qu'une estimation, mais il est vrai que la météo très généreuse, après un mois de juillet médiocre, a poussé le public notamment les enfants, vers les plages. Néanmoins pour ceux qui auraient manqué ça, voici quelques images et sachez qu'un résumé du livre de Michel LOOSEN a été réalisé et l'association se tient à disposition des personnes intéressées.

renseignements au 03 28 42 51 25 et mail : piedaletrier@voila.fr


Le public a attendu en vain la dernière scène selon une photo d'époque ... que j'ai réussi cependant à photographier en coulisse! .



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